Le train ralentit sa course puis s'arrêta à une énième gare. Un homme se tenait aux côtés d'un autre, de plusieurs années son aîné.
Leur maintient digne tentait de masquer la peine qui s'immisçait en eux. Le train ayant ouvert ses portes, le plus jeune gravit à contrecoeur les marches puis se retourna afin d'échanger un bref adieu. Après ces quelques paroles formelles, la porte se refermant déjà, l'homme resté sur le quai recula de quelques pas et effaça discrètement la larme qui coulait sur sa joue gauche. Il fit ensuite mine de reporter son attention vers l'avant du train pour mieux conserver la dignité de son maintient mais malgré ses efforts pour fermer les traits de son visage, il ne parvint qu'à afficher une expression bourrue de mécontentement pour masquer sa tristesse.
L'autre, enfermé derrière la porte vitrée, fixait lui aussi un point sans intérêt et ne tourna la tête à nouveau que lorsque le train s'ébranla pour suivre des yeux cet homme qu'il ne reverrait que dans trop longtemps.